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« Madame » Lara, une vie riche, tournée vers les autres

mercredi 13 janvier 2010, par Stéphane

« Madame » Lara, une vie riche, tournée vers les autres

Tout au long de sa vie, la fidélité de Laetizia Lara à Villiers a été sans faille. Malgré de nombreuses années passées à l’étranger, Villiers fut, jusqu’à son dernier souffle, synonyme de racines, de familles, d’amitiés, de foi partagés avec de nombreuses personnes.

Née de Fauque de Jonquières, le 22 octobre 1922, son histoire est très intimement liée à ce que d’aucuns appellent le « Château ». Durant la Seconde guerre Mondiale, sa famille faisait des allers et retours permanents entre Paris et la « Marsauderie », propriété familiale depuis 1843. Elle se souvenait qu’alors, le trajet durait 5 à 7 heures.

« Madame Lara » (comme l’appelaient les Villiersois avec respect) se souvenait encore du retour sur Villiers après l’occupation de la maison par la Wehrmacht (les officiers occupaient eux le Château de Rochambeau). Elle racontait que les Allemands étaient encore à Vendôme lorsque les premiers Américains arrivèrent. C’est dans ce contexte de guerre qu’elle rencontra celui qui deviendra son mari, Francis Lara, alors conducteur de char au sein de la célèbre 2ème D.B. du Général Leclerc, il descendit les Champs Elysées au sein du 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique. Francis Lara est né en 1925 dans une famille de journalistes (son père avait fondé le Gaulois, l’ancêtre du Figaro). Il a aussi souhaité embrasser cette carrière et rejoint donc l’Agence France Presse. Le 15 septembre 1951, ils se marient à Villiers. L’Union Musicale de Villiers a bien évidemment joué la Marche de la 2ème D.B. qui a d’ailleurs été composée sur le piano du salon de la Marsauderie. De leur union naîtront 3 enfants : Anne, Caroline et Patrick.

La carrière de grand reporter de Francis Lara les amènera à voyager dans le monde entier. Le couple part le 1er juin 1954 pour Hong Kong. La place servait de relais à tous les journalistes qui venaient d’Indochine et voulait aller en Chine. Ils deviennent alors intimes de plusieurs personnalités : Joseph Kessel, de Jean Larteguy, de Mag Bodard. Le 19 janvier 1960, la famille quitte Hong Kong pour un retour bref à Villiers avant de faire à nouveau les bagages pour Washington, où Francis Lara est nommé en avril 1960 en qualité de directeur du bureau de l’AFP. Ils partent avec la mère de Laetizia, Madame du Petit Thouars. Ils y resteront 11 ans. Durant leur séjour aux Etats-Unis, il couvre le mandat de J.F. Kennedy jusqu’à son assassinat. On retrouve dans le bureau de Francis Lara à Villiers, de nombreux clichés représentant les époux Lara à la Maison Blanche, avec le Président et sa femme Jacky.

En janvier 1971, une nouvelle affectation les conduit au Brésil jusqu’en 1973. Ils reviendront à Villiers où Francis Lara est élu au Conseil Municipal de notre village. Bien qu’habitant à Paris, Villiers restât plus que jamais la destination principale de la famille. Le 20 décembre 1991, Francis Lara décède. Son épouse décide alors de s’installer définitivement à Villiers. Dans le souci de préserver la maison et de la transmettre dans le meilleur état possible, Laetizia Lara la remet petit à petit en état. A cette époque, elle s’investit énormément dans la vie paroissiale de la commune, sous l’impulsion du Père Vincent Delaby pour aider à la préparation des messes, la décoration de l’église et l’organisation de la kermesse…

Laetizia Lara nous a quitté le 12 février 2009, à l’age de 87 ans dans sa maison, dans son village. Elle a été une femme d’engagement et de conviction. Elle était notamment membre actif de la Croix Rouge à l’Hôpital Bichat et Guide de France.

Aujourd’hui, avec sa femme Aurore et ses enfants, Patrick a repris le flambeau. La propriété de Villiers est et restera à jamais un lieu de joie, de retrouvailles, un socle que rien ne viendra ébranler.

L’hommage de Gaston Pezière résume bien ce que les Villiersois garderont comme souvenir de Laetzia Lara, celui d’une dame simple, bonne, le regard porté vers ces familles éprouvées à qui elle apportait espoir et réconfort.